lundi, mai 21, 2007

Le Chant des Corbeaux de Erin Hart

Ce livre a attiré mon attention car l'histoire se passe dans la campagne irlandaise et puis, je dois avouer que la couverture me plaît. On y voit sur mon édition un genre de vieille église du Moyen-Âge avec une tour survolée par une nuée de corbeaux.

Trois cartes occupent les premières pages du livre. La première représente l'Irlande, la deuxième une région de l'Irlande et la troisième, le théâtre de l'intrigue du roman à savoir le manoir de Bracklyn House et ses environs dont la tourbière de Drumcleggan et le village de Dunbeg, des endroits fictifs, sortis tout droit de l'imagination de l'auteure.

Je résume l’histoire : Brendan McGann, un fermier irlandais creuse la tourbière voisine de sa ferme afin d’y découper des blocs qui serviront à chauffer sa maison. Cette façon de se chauffer est vieille de plusieurs siècles et perdure encore dans certaines campagnes irlandaises. En plantant sa pelle dans la tourbe, Brendan tombe sur du crin. Il creuse autour et ne tarde pas à découvrir une tête de jeune fille rousse très bien conservée par les propriétés acide de la tourbière. La police est aussitôt alertée. L’inspecteur Devaney est appelé sur les lieux ainsi que la médecin légiste Nora Gavin et l’archéologue Cormac Maguire. Sur les lieux de la découverte, les personnes présentes voient arriver Hugh Osborne, un noble du village dont la femme et le fils ont disparu depuis déjà trois ans. Hugh Osborne craint que la tête n’appartienne à sa femme Mina. Rassuré, il retourne chez lui en état de profond trouble intérieur. Il espère toujours apprendre ce qu’il est advenu de sa femme et de son fils. Nora Gavin et Cormac Maguire se mettent alors à l’œuvre et déterre la tête de la « caillin rua » et la transporte avec mille précautions au laboratoire de conservation de Collins Barracks de Dublin où des analyses seront effectuées afin de déterminer l’âge de la dépouille et éventuellement, trouver son identité. C’est alors que Cormac Maguire reçoit une offre d’emploi de Hugh Osborne qui recherche un archéologue afin de superviser les fouilles aux abords du prieuré de Drumcleggan car il compte y aménager une parcelle de terrain pour ouvrir un atelier destiné à la fabrication et à la vente d’artisanat traditionnel. Corman accepte le boulot et demande l’aide de Nora Gavin. Tous deux sont invités à venir s’installer dans la grande demeure des Osborne le temps des travaux. Ils y feront une découverte capitale qui viendra bouleverser encore plus la vie déjà mouvementée de la famille Osborne.

Je me réjouissais à l'avance de lire des comptes-rendus de fouilles mettant à jour des cadavres vieux de plusieurs siècles et des objets pittoresques conservés miraculeusement par les propriétés acide des tourbières. Je n'ai pas été déçue pour ce côté quoique j'aurais aimé en avoir plus encore tellement le sujet m'intéresse. La tête de cette "caillin rua", cette jeune femme rousse, m'a intriguée au plus haut point. Retrouvée dans la tourbe par un fermier se chauffant encore par ce moyen artisanal, elle fait l'objet d'une enquête de la part d'une médecin légiste et d'un archéologue. J'aurais aimé que l'enquête se limite à cette découverte et que les chercheurs creusent l'histoire de cette jeune femme plus en profondeur pour nous la restituer dans ses plus petits détails mais malheureusement, l'auteur greffe une autre histoire de disparition inexpliquée et de meurtre mais contemporaine cette fois et beaucoup moins passionnante à mon avis. Erin Hart introduit également une mièvre histoire d'amour entre les deux chercheurs ce qui m'a agaçée et ramène le roman à un niveau inférieur à ce que le début promettait.

Certains personnages sont peu crédibles comme la machiavélique Lucy Osborne qui en fait un peu trop et dont les motivations restent difficiles à croire. Mais, l'histoire accroche et excite la curiosité du lecteur. Je voulais avancer pour en découvrir plus mais l'auteur prend un malin plaisir à étirer la sauce et certains chapitres sont de trop. Le roman aurait pu être plus court mais je l'ai lu tout de même avec grand intérêt malgré ses défauts. Très bon pour un premier roman.

L’auteur : Erin Hart a d’abord été critique de théâtre. Son premier roman, Le Chant des Corbeaux (Payot, 2003) a reçu le prix "Friends of American Writers" en 2004. Passionnée depuis toujours par la musique traditionnelle irlandaise, elle mêle avec, une grande maîtrise, dans ses énigmes policières le suspense et l’enquête médico-légale à l’histoire et au folklore irlandais. Erin Hart et son mari, le musicien Paddy O’Brien, vivent à Minneapolis et se rendent fréquemment en Irlande.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

J' ai été transportée par ce livre tant par l'histoire que par les personnages
Une belle intrigue et une belle histoire.