vendredi, septembre 07, 2007

Biographie de René Barjavel

René Barjavel

René Barjavel est un écrivain et journaliste français né le 24 janvier 1911 à Nyons (Drôme). Il est décédé le 24 novembre 1985 à Paris.

René Barjavel est principalement connu pour ses romans d'anticipation. Certains thèmes y reviennent fréquemment: chute de la civilisation causée par les excès de la science et la folie de la guerre, caractère éternel et indestructible de l'amour (Ravage, Le Grand Secret, La Nuit des temps, Une rose au paradis). Son écriture se veut poétique, onirique et, parfois, philosophique. Il a aussi abordé dans de remarquables essais l'interrogation empirique et poétique sur l'existence de Dieu (notamment, La Faim du tigre), et le sens de l'action de l'homme sur la Nature. Cet auteur reste extrêmement populaire un quart de siècle après sa disparition.

Il naît en 1911, à Nyons, dans la Drôme paysanne. Son père boulanger mobilisé pour la guerre. Sa mère le remplaçant, elle n'a que peu de temps à lui consacrer et l’enfant seul découvre la nature et s'émerveille de ses prodiges. Il se plonge dans la littérature, grandit dans l’amour d’une mère happée par le travail, et l’affection de sa cousine, Nini. Ce regard d’enfant grave dans sa mémoire des souvenirs intenses qu’il répercute dans son autobiographie "La Charrette bleue". Celle-ci est avant tout l’écho de son enfance, et laisse peu de place à sa vie adulte. Sa mère meurt en 1922, des suites de la maladie du sommeil. Cette disparition précoce laissera l'enfant de onze ans désemparé.

Barjavel disait n’avoir gardé aucune mélancolie de son enfance, c'est parce qu’il n’en a pas tout perdu, du bonheur incessant de vivre jusqu’aux images fortes des choses les plus simples, qui sont miraculeuses, et éternelles « Elle guettait de nouveau, dragon immobile, au centre de sa rosace, au-dessus de l’eau noire. Je crois qu’elle y est restée des années. Elle y est peut-être encore ». Il s’est attaché à ne pas en perdre la naïveté qui préserve du mal-être de l’âge adulte.

Toute occasion lui est propice à cultiver son bonheur. Dans la vétusté de son appartement, qu’il a choisi du balcon en regardant le ciel, la vie n’est pas toujours simple, mais même les situations les plus difficiles sont occasions pour en tirer parti « Mon ami le percepteur me fait parvenir un billet rose. C'est le « dernier avis avant saisie ». Malgré les quelques acomptes que j'ai versés, il me reste à payer une somme effrayante. Bien entendu, je n'ai pas de quoi le payer. Je vais essayer un nouvel acompte. Il paraît qu'il a le droit de saisir même en l'absence du contribuable. Il ne faudrait pourtant pas que, revenant de vacances, nous trouvions la maison vide !... Oh ! et puis, après tout ! Cela simplifierait notre existence. Nous étions bien plus à l'aise avant d'acheter l'armoire ».

À l’école, il se montre médiocre écolier, voué à la succession de son père. Abel Boisselier, professeur de Français, remarque ses qualités dans cette matière et l’exhorte à continuer ses études. Son père ne peut les lui assurer, et le professeur en fait son protégé et le recueille. René le suit lorsqu'il est nommé proviseur à Cusset et il devient pensionnaire. Le baccalauréat qu’il réussit en 1927 clôt ses études qu’il ne peut poursuivre, faute de moyens financiers. Il entame une série de petits métiers, (surveillant de collège, professeur d'anglais, employé de banque...). À dix-huit ans, il est embauché au quotidien "le Progrès de l'Allier" et commence sa carrière de journaliste. Il rencontre l'éditeur Robert Denoël au cours d’une interview et celui-ci l’embauche. Il arrive donc à Paris en 1935 et travaille comme emballeur chez Denoël. Il gravira les échelons de la hiérarchie de la maison d'édition pour finir directeur littéraire. Il y fréquente de nombreuses personnalités du monde littéraire dont Lanza del Vasto et Jean Anouilh, avec lequel il fonde la revue littéraire "la Nouvelle saison" en 1936.

Marié en 1936, père de Renée (Nanou) et de Jean dans les deux années qui suivent, il forge, avec les maladies qui assaillent les enfants-bébés, ses grands thèmes sur la Vie et la médecine, ceux de La Faim du tigre. Il vit mal la guerre qu’il fait dans les zouaves, et développe un penchant antimilitariste. Il est révolté par l’esclavage du soldat et la bêtise militaire. De retour parmi les siens dans Paris qu’il ne quittera plus, il publie son premier roman, Ravage. Il vit, seul, la libération de la capitale où s'afrontent les Allemands en fuite, les jeunes idéalistes du maquis et les voisins devenus justiciers. Il n'échappe pas à la vague de suspicion qui agite les pensées de l'époque, mais ses amis écrivains le blanchissent des accusation de collaboration portées contre lui. Robert Denoël n'a pas cette chance, et lorsque le comité d'épuration le démet de ses fonctions, Barjavel dirige de fait la maison d'édition jusqu’à l'assassinat de l'éditeur le 2 décembre 1945.

Après la guerre, il mêle les activités de journaliste, de critique, de romancier et de scénariste. Le manque d’argent et l’échec de "Le Diable l’emporte" sont un début de rupture avec sa carrière de romancier, il s’aventure dans le cinéma. La tuberculose et ses lacunes financières l’empêchent de réaliser "Barabbas, pour qui Dieu ne fut qu’un temps". Adaptateur, dialoguiste, le cinéma n’en gardera pas un passage marquant, malgré son empreinte profonde dans de nombreux films, dont les "Don Camillo", "Les Misérables" (de Jean-Paul Le Chanois), "Les chiffonniers d’Emmaüs", "Le Mouton à cinq pattes", "Le Guépard", etc. Avec "La Faim du tigre", il croit couronner sa carrière, le ton et la conclusion en gardent cette marque, mais c’est "Demain le Paradis", autrement plus optimiste, qui termine l’œuvre de l’auteur qui aura vécu un formidable renouveau depuis cet essai, qui par ailleurs conserve sa place de choix. Dans la préface de cet ouvrage, il mentionne comment le Dr Paul Carton, grâce à son extraordinaire médecine naturelle, lui permit d'élever ses enfants sans accident de santé. Alors qu'il venait consulter le médecin pour une otite dont souffrait son enfant, le Dr Carton lui déclara :« Monsieur, vous êtes un assassin ! ». Il lui expliqua ensuite la conduite à tenir pour ne plus être confronté à de tels soucis de santé, ce que René Barjavel mit en oeuvre avec succès.

Avec "La Nuit des temps", paru en 1968, démarre sa carrière de grand écrivain populaire, comme l’avait prévu l'astrologue Olenka de Veer qu'il a rencontré deux ans auparavant. Il se fait chroniqueur au journal du Dimanche (Les libres propos de René Barjavel, qui seront recueillies dans "Les Années de la lune", "Les Années de la liberté" et "Les années de l’homme"), et parachève son œuvre dans l’esprit qui surpassera désormais toutes les inclinaisons pessimistes, celui de l’espoir.

Il décède le 24 novembre 1985. En 74 ans, il aura parcouru les onze mois de l’année de sa vie : sans avoir apporté les réponses aux grandes questions et angoisses de "La Faim du tigre", qui ne l’ont jamais quitté, il a néanmoins bâti tout un modèle de vie, retrouvé l'émerveillement de son enfance, et, auteur philanthropique parmi tous, adopté une position tolérante et de compassion. Même dans son âge avancé, il n'a cessé d'écrire, pour signer les plus belles de ses œuvres.

(Source : Wikipédia)

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Paix a son âme ..