vendredi, septembre 07, 2007

L'Enchanteur de René Barjavel

Preux chevaliers et belles dames

Un bien beau conte que nous livre là René Barjavel que je retrouve avec plaisir ayant lu son chef d’œuvre « La nuit des temps ». Quelle belle histoire que celle de Merlin, sa douce Viviane surnommée « La Dame du lac », le bon roi Arthur et son épouse Guenièvre amoureuse du beau chevalier Lancelot du Lac, la méchante Morgane sœur du roi Arthur et tous les personnages secondaires habitant le royaume enchanté des trois Bretagnes : La Grande, la Petite et la Bretagne d’Irlande.

Qui ne connaît cette belle légende ! Elle reprend vie sous la plume de Barjavel qui nous la raconte par le biais d’une belle écriture limpide et claire comme du cristal. C’est un régal pour qui aime les aventures de preux chevaliers montés sur leur beaux destriers, de belles dames qui attendent l’élu de leur cœur avec crainte et espoir, de grandes batailles sanglantes avec de hauts faits d’armes, de sombres maléfices, de châteaux enchantés qui grandissent et rapetissent au gré de leur propriétaire, de forêts dont on ne revient pas, de nefs mystérieuses voguant vers des rivages inconnus…

Certains personnages ne manquent pas de pittoresque tel la vieille Bénigne, la paysanne comblée par les bienfaits de Merlin et qui peut se sustenter indéfiniment grâce à son garde-manger rempli de boîtes de conserves inépuisables. De plus, lorsque les boîtes sont vides, elle n’a qu’à les remplir de terre pour que de belles fleurs se mettent à pousser par magie. Une bonne façon de récupérer !

Je me suis laissée embarquer dans cette belle épopée de la quête du Graal et j’ai lu le livre avec un immense plaisir doublé d’une vive curiosité envers le dénouement de cette grande aventure et le destin final de ses personnages. Merci monsieur Barjavel, où que vous soyez, pour ce beau livre rempli de poésie, d’amour et de palpitantes aventures !


Extrait : "C'est ainsi que Dyonis se trouva un matin au bord du lac et qu'il vit sa surface frémir comme s'il s'apprêtait à bouillir. Et au-dessus de l'eau, dans des volutes et des dentelles de vapeurs et de lumière surgit tout un cortège au milieu duquel il reconnut Viviane et Lancelot, côte à côte sur des chevaux blancs drapés jusqu'aux sabots de jupes blanches brodées de lys et de lunes. Lancelot portait une robe d'hermine et Viviane une robe de soie et d'argent. Tous deux étaient couronnés de roses blanches, et derrière eux, deux demoiselles montées sur des haquenées blanches tenaient contre leurs seins des bouquets de lys. Quatre écuyers portaient les armes de lancelot, et des valets guidaient des mules chargées de coffres. Deux lévriers blancs marchaient et gambadaient auprès de Viviane. Tous les chevaux et mulets étaient blancs, et blancs également les coffres que ceux-ci portaient, et blancs les vêtements de chacun. Autour de Lancelot et de Viviane volaient les oiseaux familiers de celle-ci, rouges, bleus, jaunes, dorés, verts, légères étincelles de couleur sur ce grand feu de blancheur."

Aucun commentaire: