Un cirque passe de Patrick Modiano

La magie de Modiano

Résumé : Un jeune homme de dix-huit ans habite à Paris, un appartement situé dans un immeuble appartenant à son père. Ses parents sont à l’étranger, sa mère quelque part en Espagne et son père est parti en Suisse pour affaires et apparemment aussi pour y finir sa vie. Donc, le jeune homme doit se débrouiller seul. Il n’a pour toute compagnie qu’un vieil ami de son père, Grabley, chargé de liquider quelques dossiers pour lui.

Un jour, il doit subir un interrogatoire quai des Orfèvres car son nom a été trouvé dans un agenda. On n’en sait pas plus sur cette histoire mais tout de suite après le jeune homme, une femme de vingt-deux ans subit elle aussi un interrogatoire au même endroit. Notre héros décide d’attendre la sortie de la jeune femme dans un café. Il lui fait signe et l’invite à sa table. La jeune femme semble dans une situation plutôt inconfortable et n’hésite pas à s’installer dans l’appartement du jeune homme. Il ne tarde pas à tomber amoureux d’elle et lui demande de partir avec lui vivre à Rome. Elle est d’accord. Dans le but d’emprunter une voiture, elle lui présente quelques amis à elle qui sont propriétaires d’un garage. Ils acceptent de prêter la voiture en échange d’un léger service. Elle et le jeune homme devront se rendre dans un café le lendemain, aborder un homme et lui transmettre un message l’informant qu’un très bon ami désire lui parler dans une voiture stationnée à proximité de l’établissement. Les deux jeunes gens s’exécutent et ne tardent pas à regretter leur geste, se doutant que l’homme a subi un sort peu enviable. Ils décident de partir sans tarder pour Rome mais un drame survient.

Appréciation : Un roman de Modiano plutôt moyen mais d’une lecture agréable comme tous les Modiano d’ailleurs. Les personnages ne m’ont pas autant intéressés que dans « Rue des boutiques obscures » que j’ai nettement préféré à celui-ci. Bien sûr, j’ai été accrochée dès le début par le mystère qui entoure cette histoire et comme d’habitude avec Modiano, on ne sait pas trop qui sont exactement les personnages, ce qu’ils font dans la vie et quel passé sordide ils traînent avec eux. Reste que c’est un plaisir de lecture et la magie de Modiano fonctionne encore et toujours.

Extrait : « Pour la première fois de ma vie, j’étais sûr de moi. Ma timidité, mes doutes, cette habitude de m’excuser pour le moindre de mes gestes, de me dénigrer, de donner souvent raison aux autres contre moi, tout cela avait disparu comme tombe une peau morte. J’étais dans l’un de ces rêves où l’on rencontre les dangers et les tourments du présent mais on les évite chaque fois car on connaît déjà le futur et l’on se sent invulnérable. J’ai poussé la porte vitrée. Il a levé la tête de son journal. Un homme d’une quarantaine d’années, les cheveux châtains, une calvitie en forme de tonsure. Il portait un manteau marron clair. Je me suis planté devant lui. — Monsieur Guélin, je présume ? Il m’a considéré d’un œil froid, comme s’il évaluait le prix qu’il allait me faire payer pour mon apparente désinvolture. »