lundi, novembre 26, 2007

Le petit héros de Fédor Dostoïevski

Petite enfance si fragile et éphémère.


J'aime bien Dostoïevski quand il se met en tête de nous raconter une histoire à travers les yeux d'un enfant. Cette courte nouvelle a été écrite en prison en 1849 alors qu'il venait d'être arrêté pour complot politique. Il s'agit d'un jeune garçon de onze ans qui obtient l'autorisation de passer le mois de juillet chez un parent éloigné qui habite un petit village de la province de Moscou. Ce parent est très sociable et reçoit beaucoup d'invités dans sa maison.


Donc, notre jeune héros, plutôt timide et réservé, s'occupe la plupart du temps à observer la société et à essayer de comprendre les agissements bizarres des adultes qui l'entourent. Il s'attache à une belle dame en particulier, Madame M., et devient rapidement son ami mais aussi son plus fervent admirateur. Cette dame est mariée à un homme très jaloux et elle doit user de ruse pour parvenir à rencontrer son amant ce que notre jeune ami étudie avec grande attention. Mais, il est persécuté par une autre jeune dame très jolie et frivole qui le prend comme souffre-douleur jusqu'à ce qu'un évènement tout à fait incroyable se produise et renverse la situation à l'avantage de notre jeune garçon et fait de lui "un véritable petit héros".



Je n'en dis pas plus pour ne pas tout dévoiler mais c'est tout à fait charmant comme histoire. C'est touchant et l'extrême naïveté du petit héros le rend particulièrement sympathique. Dostoïevski analyse avec une grande justesse les sentiments et la découverte du monde des adultes par un enfant, le faisant sortir ainsi de sa petite enfance et lui faisant perdre une partie de cette naïveté si fragile et éphémère qui la caractérise.



Dostoïevski règle aussi quelques comptes avec la classe aisée oisive et gâtée, par le biais du personnage du mari de Madame M. dont il fait une description tout à fait savoureuse :

"On le disait un homme intelligent. C'est ainsi que, dans certains cercles, on appelle une race particulière de l'humanité, engraissée sur le compte d'autrui, qui ne fait absolument rien, qui ne veut absolument rien faire et qui, suite à sa paresse éternelle, à force de ne rien faire, a un morceau de gras à la place du coeur."

2 commentaires:

Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.
Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.