dimanche, juillet 06, 2008

La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne


Ce livre de Nathaniel Hawthorne a été publié en 1850 et ce fut un grand succès pour l’écrivain alors âgé de quarante-six ans. Deux mille cinq cents exemplaires se vendent en moins de dix jours comme l’indique la préface. Je comprends très bien ce succès après avoir refermé ce livre magnifique.


Hester Prynne est une jeune femme vivant à Boston, en Nouvelle-Angleterre au dix-septième siècle en pleine époque puritaine. Son vieux mari doit venir la rejoindre plus tard. Mais Hester met bientôt au monde une petite fille qu’elle nomme Pearl. Dès lors, Hester subira l’opprobre des autres habitants de la colonie et elle devra, en guise de châtiment, porter sur sa poitrine la lettre A brodé en rouge écarlate, symbole indiquant que celle qui le porte s’est rendue coupable d’adultère. Cette condamnation lui vaudra d’être rejetée des autres et la forcera à vivre dans la solitude presque complète. Mais la faute d’Hester est en partie dévoilée car personne ne connaît le père de la petite Pearl et Hester refusera obstinément de révéler son nom. La jeune femme se raccroche donc à son enfant, son seul bien précieux en ce monde devenu désormais un enfer pour elle. Sept longues années se passent avant que le drame d’Hester ne connaisse enfin son dénouement.



Un roman tout simplement admirable que j’ai refermé en ayant l’impression d’avoir lu un livre hors du commun, un livre qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. L’histoire d’Hester m’a véritablement touchée. Quel personnage de femme pathétique qui doit expier une faute gravissime pour l’époque. Courageuse et fière, Hester continue sa vie en élevant sa petite Pearl du mieux possible étant donné sa situation déplorable. Elle a le don de la broderie et des travaux d’aiguille et elle l’utilise afin de faire vivre sa petite fille et lui procurer ce dont elle a besoin. Le courage, Hester en a bien besoin car elle est en butte aux moqueries et aux sarcasmes continuels des autres membres de la communauté.



Hawthorne décrit à merveille le contexte de l’époque avec ses règles sociales rigides et ce qu’il en coûte de les transgresser mais que dire de son écriture extrêmement riche et de ses phrases sublimes. Car une grande partie de la beauté de ce livre tient dans l’écriture de Hawthorne, une écriture très belle et imaginative. Car l’écrivain nous décrit autant le réel que l’irréel avec une force et une puissance narrative qui m’a tout simplement renversée. Ses phrases sont de pures merveilles et rendent compte de l’immense talent de cet homme doué d’une force imaginative qu’il a mise au service de son écriture pour le plus grand bonheur de ceux qui ont la chance d’ouvrir et de lire ce livre inoubliable.

Note : 5/5



« Nous n’avons jusqu’ici parlé qu’à peine de l’enfant — de cette petite créature dont la vie innocent avait, par un inscrutable décret de la Providence, jailli, telle une charmante fleur immortelle, d’un excès de passion coupable. Cela paraissait bien étrange à la pauvre Hester, tandis qu’elle regardait grandir son enfant, la voyait devenir de plus en plus belle, constatait que ses petits traits s’ensoleillaient sous les rayons frémissants de l’intelligence. Sa petite Pearl ! Car ainsi Hester avait-elle appelé sa fille. Non que le nom s’accordât à un aspect physique qui n’avait rien de l’éclat blanc et calme de la perle, mais parce que l’enfant représentait pour sa mère un trésor, le seul trésor qu’elle possédât, un trésor qu’elle avait dû payer très cher — de tout son avoir. »

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