
La première partie du volume est rédigée par Pascale Senk, rédactrice en chef du magazine « Psychologies » et auteur. Elle comporte de très beaux chapitres qui traitent de thèmes comme « Vivre dans la simplicité », « Accepter l’impermanence », « Se détacher », « S’incliner devant la nature. » La deuxième partie rédigée par Vincent Brochard est tout simplement sublime. Monsieur Brochard retrace l’origine et l’histoire du haïku, nous entretient de l’art des grands maîtres et analyse et explique la signification de plusieurs haïkus célèbres. Il nous explique aussi la philosophie et le mode de vie de haijins illustres comme Bashô et Shiki. Suit un poème en prose de quelques pages de Bashô intitulé « L’ermitage de l’irréelle demeure », un florilège de haïkus ainsi qu’une biographie de Bashô, d’Issa et de Shiki. Un glossaire et une bibliographie complète l’œuvre.
Ce livre est une porte ouverte sur le bonheur. Je suis ravie de ma lecture et j’en redemande. Le monde du haïku est de toute beauté, si subtile et étrange. L’aborder me donne des frissons d’extase et de joie profondes. C’est comme ouvrir une porte sur l’infini, le sacré, le sublime, un monde de lumière et d’émotions pures. Je plains sincèrement les humains qui ne le découvriront jamais.
« À force de lecture, puis d’écriture de haïkus, l’esprit apprend sans doute progressivement à se taire. À laisser vivre ce qui l’entoure, tout simplement, êtres, nature, objets… Peu à peu, le lecteur découvre le plaisir pur d’une promenade tranquille dans les faits bruts du réel, soudain débarrassé du parasitage des commentaires intérieurs constants. »
« De la déchirure/ des nuages le vestige/ vent d’automne » Shiki
« Suivre les nuages, c’est faire de l’impermanence sa demeure. Les nuages ne cessent de se métamorphoser, leur existence intangible est éphémère, ils sont voués à disparaître. Mais quand on s’est délié de toute visée particulière et que l’on est parfaitement absorbé dans le vide de leur flux, quand on s’est abstrait du « moi » pour s’unir à la vacuité de leur dérive, il n’y a plus de point de départ ni de point d’arrivée, plus d’avant ni d’après. On est dans le présent. Dans le vide on a rejoint l’instant. »
« Nuit piquée d’étoiles/ pas une qui ne fasse la grâce/ de s’envoler » Shiki
Et moi, je m’envole…
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